Décrire une saison : l’automne

Comme les enfants, nous devrions rapprendre à nous approprier les saisons et leurs sensations. Prêter attention aux petits détails afin de créer une image précise peut être très utile dans le processus d’écriture.

Ici, je me suis prêtée au jeu de l’écriture automatique, puis j’ai bien évidemment repris mes notes pour en faire un petit texte. Vous pouvez décidez de faire un poème, une description pour une nouvelle, un roman ou tout simplement un petit compte-rendu des sensations et autres que vous avez ressenties. C’est ce que j’ai fait ici, j’aime l’idée d’avoir une sorte de base de données (déformation professionnelle) dans laquelle je peux piocher des idées.

Chaque saison a sa propre musicalité et sa propre esthétique. L’automne est une saison que j’apprécie tout particulièrement. Pas seulement pour sa palette de couleurs qui se décline au fil des jours mais aussi pour l’atmosphère générale qui nous amène à poser un regard différent sur ce qui nous entoure, en nous imposant un rythme plus lent. Avec l’hiver, c’est la saison des petits plaisirs : s’emmitoufler dans une couverture, boire une boisson chaude dans une jolie tasse, se plonger dans un livre, regarder les flammes danser dans l’âtre de la cheminée, profiter de l’odeur boisée qui se dégage légèrement dans la maison lorsqu’on allume le poêle à bois… L’automne regorge de petits détails et fait appel à tous nos sens.

La vue, avec les arbres parés de vert sapin, vert émeraude mais aussi d’orange et d’or. En fin de saison, les feuilles se tintent d’un rouge vif puis d’un pourpre plus discret avant de s’évanouir, nous offrant un plongeon enflammé. Avant de tomber, lorsque le ciel est dégagé, certains arbres scintillent, leurs feuilles dorées se balançant au rythme du vent comme un drapeau s’agitant. Les feuilles qui jonchent le sol un peu trop longtemps, se tintent de petites tâches noires semblables à de l’encre, nous indiquant l’arrivée prochaine de la saison blanche.

Le toucher, grâce aux tas de feuilles jonchant le sol qu’on peut attraper par poignées et froisser dans ses mains pour écouter leur doux crépitement. Courir dans un lit de feuilles mortes est également une bonne expérience sensorielle. Quant aux feuilles qui résistent au sol humide, elles prennent l’allure d’un parchemin avec leurs bords brûlés, leur couleur brune-or et leur texture à mi-chemin entre la feuille vivante et la feuille morte, prête à craquer sous le pied.

L’odorat avec les senteurs variées qui se dégagent après la pluie notamment. On peut distinguer toutes sortes d’odeurs : terreuse, boisée ou encore d’agrume. Combiné avec la vue et le toucher, la balade se transforme en une belle expérimentation.

L’ouïe avec le bruit du vent dans les feuilles, de la pluie, des éléments qui craquent en forêt. Cette sensation d’apaisement et de « silence » attire également mon attention. Seuls les sons de la nature semblent être exacerbés (une feuille qui se détache d’une branche), le reste est comme diffus.

Le goût avec les épicéas qui goûtent la mandarine ou encore les champignons que l’on va prendre plaisir à préparer après une balade-cueillette.

L’automne c’est aussi apprécier une brise fraîche qui va parfois rompre le lien entre les feuilles et les branches. Dans cette situation, elle semble presque perceptible. Au loin, une brume horizontale vient marquer régulièrement le paysage et comme un filigrane, elle laisse entrevoir les couleurs afin de ne pas effacer la beauté de ces tons. Tel un arc-en-ciel, elle vient sublimer le paysage sans le cacher.

L’appropriation des saisons nous permet de les vivre au mieux et d’être plus en harmonie, à l’écoute de la nature. Elles sont une belle source d’inspiration pour l’écriture. Il y aurait encore tant à dire sur l’automne mais je n’ai pas pris plus de notes.

Les petits détails vous inspirent-ils dans votre processus ?

En bonus, je vous laisse lire cette belle ode à l’automne trouvée sur le web.

Poème sur l’automne

Matin d’Octobre

François Coppée

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François Coppée, Promenades et Intérieurs

Source : Poetica

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